Par Linda BENNIS BSc (Hons), Physiologiste et Nutritionniste Équin
Le son de blé est un sous-produit du blé, donc abondant et peu cher dans l’industrie agricole. Néanmoins il est de plus en plus critiqué et considéré comme obsolète en tant qu’aliment ou aliment clinique pour chevaux, car nous en avons découvert depuis les impacts physiologiques, autant sur les chevaux malades que sur les chevaux en pleine santé…
D’un point de vue nutritionnel, mis à part les vitamines B niacine (B3), thiamine (B1) et riboflavine (B2), le son de blé offre très peu. Même utilisé en tant que supplément de fibres, le son de blé ne contient que 10 à 12% de fibres brutes, ce qui est considérablement moins que d’autres sources de fibres comme la pulpe de betterave (20%) ou le foin (25 à 35%).
L’un des éléments les plus importants à retenir concernant le son de blé est sa très haute teneur en phosphore. S’il est distribué régulièrement, le déséquilibre phosphore/calcium peut mener à des problèmes au niveau du squelette, particulièrement chez les jeunes chevaux et poulains en pleine croissance, même s’il est à noter que cela reste préjudiciable pour tous les chevaux de tout âge, au vu du fait que les besoins en calcium des chevaux sont approximativement deux fois plus importants que ceux en phosphore.
Historiquement, on pensait que le son avait des propriétés laxatives sur les intestins, mais cette théorie a désormais été désapprouvée scientifiquement. De nombreux propriétaires de chevaux croyaient que le son pouvait prévenir les coliques chez le cheval, en maintenant une digestion fluide et souple dans le système digestif. Les recherches ont démontré qu’il en était autrement. En définitive, les études scientifiques ont prouvé que peu importe le moyen de distribution (sec ou mouillé) le son de blé n’avait aucune incidence sur le taux d’humidité des crottins.
Une autre croyance était qu’un mash à base de son de blé réchauffait le cheval en hiver lorsque les températures sont basses, mais l’on sait désormais qu’un cheval qui consomme du foin produit bien plus de chaleur métabolique qu’en mangeant un mash de son, et ce surtout sans les effets nuisibles de l’amidon céréalier et des déséquilibres nutritionnels occasionnés.